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1945 : A DÉFAUT DE FILETS-BLEUS,

UNE « MANIFESTATION REGIONALISTE » AVEC COLS BLEUS




Août 1945, bien sûr on pense aux Filets-Bleus mais il est encore trop tôt pour organiser une vraie fête. Nombreuses difficultés dans les transports : des licenciements sont à craindre dans les conserveries… Le Président Jean Nicolle et son trésorier Charles Linement ont tout de même retenu la date du 19 août pour une « grande fête régionaliste » : des Filets-Bleus sans reine !

Les violentes averses du samedi n’ont pas découragé la foule. Après le concert des indispensables « Paotred », le défilé s’est mis en place à 13 h 30. Cavaliers et cavalières. « Les Salaün, père et fils, les célèbres binious de Bannalec, ouvraient la marche des enfants costumés, plus nombreux et plus gentils que jamais ». Les groupes « Fleurs d’Ajonc », « Fleurs de Genet » , le groupe Picart de Rosporden, les individuels de Concarneau et des environs « avec binious et instruments écossais » et les « Paotred » refermant la marche.

Les individuels, pour la première fois en raison de la fin de guerre, ont accueilli dans leurs rangs des « clos bleus, les équipages des vedettes rapides séjournant dans le port… et aussi des marins anglais. De tous les comptes-rendus, le terme « breton » a été balayé. La fête est uniquement régionaliste et les instruments écossais. Les séparatistes de « Breizh-Atao » ont fini par faire soupçonner jusqu’aux mots les plus simples.

Le peintre Jean Deyrolle a réalisé deux grands panneaux, le Pécheur et la Sardinière, pour orner l’avenue Pierre Guéguin ; des filets bleus pendent à l’entrée de la Ville-Close et au Petit-Château , la fête bat son plein au point que la foule manquera de renverser un comptoir. Lutte bretonne, répertoire de Botrel, même en l’absence de Monsieur Cueff, souffrant.

« Le petit Olivier, toujours excellent chanteur, connut également la ferveur de la foule qui se pressait devant les deux scènes surélevées où se déroulaient les concours de costumes ».

L’œuvre a revendu ses petits filets bleus mais en nombre trop restreint.

Là aussi, défaut de matière première, pénurie de la guerre…